Il y a quelques années, Nathalie a quitté son emploi dans le domaine de la gestion/comptabilité pour reprendre ses études afin de devenir enseignante. Une reconversion pleine de bonnes intentions, auxquelles Nathalie donne vie dès qu’elle le peut à travers des projets qu’elle juge bénéfiques pour ses élèves.
Pourquoi proposer des actions BGE à vos élèves ?
On essaie toujours de faire comprendre à nos élèves que, même s’ils se spécialisent en terminale, ils devront être polyvalents en entreprise. Ils s’en rendent bien compte à travers les actions BGE. Ils doivent trouver une idée, un nom, un slogan, un logo, puis définir leur communication, réaliser leur étude de marché et leur plan de financement. Cela leur permet de voir qu’en entreprise on fait aussi bien de la communication que de la gestion, des ressources humaines, de la mercatique…
Ces ateliers sont vraiment bien pour la cohésion d’équipe. Les élèves apprennent à se connaître, ils vont travailler ensemble pendant un an voire deux, car certains se retrouvent dans la même classe l’année d’après.
C’est aussi une façon de valoriser notre filière STMG, trop souvent décriée. Il y a encore une grande majorité d’élèves qui arrivent ici parce qu’on leur a fait comprendre que suivre la voie générale allait être compliqué pour eux, mais on en a aussi qui viennent par choix, même de très bons élèves. Moi je crois que la filière n’est pas le plus important, il suffit de bosser et de prendre confiance en soi pour atteindre ses objectifs professionnels.
Les actions BGE contribuent justement à la confiance qu’ont les élèves en eux. Ils ne se rendent pas compte de tout ce qu’ils accomplissent. À la fin du projet, je leur ai demandé s’ils auraient imaginé être capables de faire tout ça. Ils ont répondu que non, et pourtant c’est bien ce qu’ils ont fait. Ça les valorise énormément.
Quelles actions de BGE avez-vous testées ?
J’ai testé J’ose avec les 2des et J’entreprends avec les 1res, avec qui nous avions aussi fait Je découvre deux jours auparavant. L’entrepreneur qui était venu raconter son parcours aux élèves avait fait une filière STMG, comme eux. C’était rassurant, car ils sont encore beaucoup à penser qu’il faut avoir fait une école de commerce pour devenir entrepreneur.
Nous avons fait J’entreprends pour nos trois classes de 1re, soit à peu près 90 élèves, au cours d’une semaine banalisée en début d’année. Le but était aussi d’aider les élèves à faire connaissance.
Je trouve que les actions s’adaptent très bien aux différents niveaux et objectifs des classes.
Comment avez-vous ressenti l’implication côté enseignant ?
Je n’ai pas eu l’impression de devoir fournir un travail supplémentaire. Ce qui a été le plus compliqué à gérer c’était l’aspect logistique, vu que nous avions 90 élèves. Maintenant que je l’ai fait une fois et que je sais comment ça fonctionne, ça ira !
Ma crainte au départ concernait plutôt l’adhésion de mes collègues. Je me demandais si cela allait les intéresser autant que moi. Et oui, ils ont été nombreux à se prendre au jeu et à s’impliquer, par exemple lors de la journée de formation donnée par BGE puisque c’était la première fois que nous menions un atelier.
Même nous entre collègues on jouait le jeu à fond ! On faisait comme si on était de vrais concurrents, on surveillait le couloir lorsque nous parlions de tel ou tel projet pour vérifier que personne n’arrivait… L’école vibrait au rythme des projets.
Quels sont les projets d’élèves qui vous viennent à l’esprit ?
Un groupe a profité du fait que les emplacements des anciens vélos partagés de la ville soient libres pour imaginer mettre en place de la location de trottinettes électriques. Leur projet incluait un partenariat avec l’office de tourisme pour faire découvrir Dunkerque en trottinette électrique. Un autre groupe a pensé à un karting électrique. Un autre encore a aménagé une caravane pour en faire une friperie ambulante, qui se déplacerait au gré des demandes dans les villages alentour. Il y avait aussi ce foodtruck dédié aux petits-déjeuners, avec le panier à commander la veille pour éviter le gaspillage alimentaire. Il y a clairement une tendance écoresponsable qui se dégage. Je suis très fière de ces jeunes.